19 novembre 2024 : 1000 jours de guerre, 1000 jours de résistance en Ukraine.
Cela fait 1000 jours que le peuple ukrainien subit la violence de l’armée russe. 1000 jours aussi que les soldat·es qui se battent et les civil·es qui résistent en Ukraine protègent tout le continent européen contre l’autoritarisme du régime de Vladimir Poutine. Le 24 février 2022, alors que la tentative d’invasion russe débutait (en réalité, la guerre avait déjà commencé en 2014, lorsque les Ukrainien·nes s’étaient débarrassés d’un pouvoir inféodé à la Russie, provoquant la fureur de son despote), beaucoup pensaient que l’Ukraine s’effondrerait et que les chars russes prendraient Kyiv et les principales villes du pays en quelques jours. Il n’en a rien été, grâce à la résistance de toute la population, qui savait trop bien ce qu’elle risquait en cas de conquête russe, ce que les massacres de Marioupol ou de Boutcha viendront affreusement illustrer.
Cette situation déjà terrible a subi un nouveau coup le 5 novembre, qui n’est pas venu du Kremlin et de son maître, mais des États-Unis. La compromission de Donald Trump avec le pouvoir russe n’est un mystère pour personne. Il partage avec Poutine une même vision du monde, le même mépris pour les droits des individus et des peuples, le même dédain pour la diplomatie, et la même approche de relations internationales conçues comme de purs rapports de force. Les conséquences de son retour à la Maison Blanche sont terrifiantes, non seulement pour Ukrainien·nes, mais pour la population du monde entier.
Cette situation ne doit pas conduire au désespoir et à l’abattement, qui ne sont d’aucun secours pour les gens qui se battent sur place, mais à une solidarité renouvelée avec le peuple ukrainien.
Depuis le premier jour, nous avons été un certain nombre à dire que la fin de l’agression russe contre l’Ukraine devait nécessairement passer par un changement de régime en Russie et la mise à l’écart de Poutine et de ses affidé·es. Nous n’oublions pas ce que ces 1000 jours de guerre ont fait à la société russe, combien ils ont renforcé les éléments les plus extrémistes en son sein, et comment la chasse aux opposant·es s’y est encore aggravée. Notre solidarité doit aussi s’étendre à elles et eux, plus que jamais.
En ce 19 novembre 2024, après 1000 jours de combat, nous continuons à porter les mêmes demandes :
- La mise en œuvre des sanctions contre la Russie et que la Suisse y prenne toute sa part, afin d’affaiblir les capacités du régime de Poutine à poursuivre la guerre.
- L’augmentation de l’aide humanitaire et du soutien militaire au peuple ukrainien.
- La poursuite et l’extension de la politique d’accueil et d’asile pour les Ukrainien·nes et les Russes qui devraient fuir leur pays.
Quelle que soit l’issue de la guerre en cours, les Ukrainien·nes auront montré au monde entier la force de leur résolution à défendre leur liberté, leur courage et leur ténacité dans l’adversité, mais aussi la capacité à résister à un adversaire apparemment très supérieur. C’est une leçon pour chacun·e, à l’heure où des mouvements d’extrême droite fascinés par Poutine prennent le pouvoir un peu partout sur la planète. Sachons nous en montrer dignes.