7 avril • Rassemblement à Genève contre les crimes de guerre de l’armée russe

Massacres en Ukraine : la Suisse doit agir

Jeudi 7 avril, 17h00 : rassemblement devant la mission russe à Genève (10, avenue de la Paix)

« Boutcha, Irpin, Motyzhyn, Vorzel, Borodyanka, Dmytrivka… Toutes ces villes proches de la capitale de l’Ukraine n’étaient pas connues dans le monde auparavant. On y trouvait des gens qui vivaient en paix, travaillaient honnêtement et faisaient des projets pour l’avenir. Aujourd’hui, ces villes sont des symboles d’atrocités inhumaines. Après la libération de ces villes, le monde a eu connaissance des crimes horribles commis par les occupants russes. On y a découvert des chambres de torture, des fosses communes, des femmes et des filles violées et tuées, des corps humains brûlés, des maisons détruites et pillées. Des civil·e·s ont été abattus dans les rues, même des enfants.

Si les soldats russes ont fait tout cela dans les régions qui n’ont passé que trois semaines sous leur occupation, quelles atrocités commettent-ils en ce moment même à Marioupol, ville assiégée et détruite par les frappes aériennes depuis déjà six semaines ?

Le bombardement d’hôpitaux et de maisons, les exécutions, les atrocités et les viols font partie des tactiques militaires inhumaines des troupes russes, qui ignorent cyniquement toutes les règles de la guerre et du droit humanitaire international.

Et que font l’Europe et la Suisse pendant tout ce temps ?

Plus de 35 milliards d’euros d’énergies fossiles ont été payés à la Russie par l’Europe depuis le début de l’invasion. La Russie, c’est un cartel de la drogue, muni d’une bombe nucléaire. Leur drogue c’est le gaz et le pétrole et l’Europe en est dépendante. La Suisse, elle, reste une plate-forme centrale de négociation pour la vente du pétrole et du gaz russes. Leur vente, qui passe par Genève, finance directement l’armée russe. C’est avec cet argent que la Russie paie ceux qui violent les filles et les femmes, qui bombardent les villes, qui massacrent la population civile. Continuer d’acheter le pétrole et le gaz russes, continuer de participer à leur vente ne signifie rien d’autre que participer aux crimes de guerre !

Nous exigeons le désengagement total et immédiat de la Suisse de l’achat de pétrole et de gaz russes ! Nous exigeons l’adoption d’une réglementation stricte du commerce des matières premières !

En plus de ça, on le sait tou·te·s, les immenses fortunes des oligarques sont mises à l’abri dans les coffres des banques suisses. Le Conseil fédéral a dû se joindre aux sanctions européennes. Cependant, il veut que les personnes ou les institutions signalent de leur propre initiative les fonds « suspects ». Donc on veut que ceux qui cachent l’argent des oligarques vous disent eux-mêmes où et comment ils le font. C’est une plaisanterie. Personne ne sait et ne veut savoir où se trouvent les avoirs des Russes sanctionnés. On ne sait même pas qui est responsable de l’application des sanctions. Jusqu’à présent, seuls 5 milliards de francs d’avoirs russes ont été gelés dans les banques suisses, cela représente 3% de leur total. 3% ! Et c’est comme ça que vous pensez arrêter la guerre ?

Il faut une task force internationale à laquelle la Suisse doit impérativement participer. L’UE et les États-Unis en ont créé une. Nous exigeons au Conseil fédéral qu’il rejoigne le groupe de travail international et qu’il procède à une mise en œuvre réelle et non pas déclarative des sanctions ! La Russie doit être sévèrement punie pour ses crimes contre l’humanité.  Si son régime subsiste aussi longtemps, c’est qu’il existe une complicité, notamment dans des les milieux économiques et politiques suisses, qui sont préoccupés avant tout par leurs intérêts financiers. Si les élites suisses continuent à détourner les yeux des crimes que commettent leurs clients et partenaires russes, elles ne vont jamais pouvoir se laver, car elles seront complices de ces crimes. »

Texte lu par Hanna Perekhoda devant la Mission permanente de la Russie à Genève, jeudi 7 avril 2022.

Appel au rassemblement

Des rues jonchées de cadavres. Des femmes, des enfants et des personnes âgées parmi les victimes. Plus de 300 corps ont été enterrés dans une fosse commune à Boutcha, une banlieue près de Kiev. Dans le sous-sol d’un sanatorium, on a découvert 18 corps, hommes, femmes et enfants. Ils gisaient morts, mains attachées, abattus d’une balle dans la tête.

Des viols collectifs sous la menace d’armes à feu, des viols commis devant des enfants font partie des sombres témoignages recueillis par les enquêteurs.

Si les soldats russes ont fait tout cela à Boutcha, quelles atrocités commettent-ils en ce moment même à Marioupol ?

Le pouvoir russe, c’est un cartel de la drogue muni de chars et de la bombe atomique. Leur drogue, c’est le gaz et le pétrole dont l’Europe est dépendante. Plus de 18 milliards d’euros d’énergies fossiles ont été payés à la Russie par l’Europe depuis le début de l’invasion. La Suisse reste une plate-forme commerciale centrale de négociation pour le pétrole et le gaz russes, tandis que les capitaux russes entrent dans la circulation mondiale via les banques suisses. Les immenses fortunes des oligarques sont mises à l’abri dans les coffres des banques suisses. Le Conseil fédéral s’est joint aux sanctions européennes, mais il est insuffisant d’espérer que les personnes ou les institutions signaleront de leur plein gré les fonds « suspects ». Les autorités suisses peuvent et doivent s’engager davantage dans des recherches actives pour traquer et confisquer les avoirs des oligarques sanctionnés.

Ces éléments font de la Suisse un acteur clé pour le financement de cette guerre. Tant que les autorités ne changent pas leur position concernant l’achat de pétrole et de gaz russe, elles participent indirectement à ces crimes de guerre.

Nous appelons le Conseil fédéral à rejoindre le groupe de travail international créé à cet effet et à aller au-delà de ses positions déclaratives, pour procéder à une mise en œuvre réelle des sanctions. 

Nous attendons des parlementaires suisses qu’ils et elles adoptent une loi plus stricte sur le blanchiment d’argent, et une réglementation plus stricte sur le commerce des matières premières. Nous demandons au CICR et aux organisations internationales de se rendre dans la région pour recueillir des preuves. Les terribles crimes de guerre commis par l’armée russe ne doivent pas rester sans réponse !